15 – Hubert Joseph Dansette: 1769 – 1841

15 – Hubert Joseph Dansette :

(Hubert Dansette-Duquesnoy)

Quatrième enfant de Jean-François Dansette et de Mane Chombart, Hubert  est baptisé à Halluin-Noort le 3 novembre 1769, son parrain est Maximilien Chombart et sa marraine est Marie Thérèse Six.

II décèdera, rue du Bourg à Houplines, le 26 décembre 1841, âgé de 72 ans.

Le 29 ventôse de l’an X, mars 1802, il épouse à Noeux, Isabelle Marie Anne

Joseph Duquesnoy. Le contrat de mariage des futurs époux a été passé devant maître Dumortier, notaire à Tourcoing, le 28 pluviôse et enregistré le 11 ventôse de l’an X.

Il est spécifié que les mariés n’ont reçu aucune dot.Elle décèdera le 19 octobre 1841.

Isabelle Duquesnoy est la fille de Jean Baptiste et de Marie Anne Ollivier, fille de Pierre Louis Ollivier, censier, Lieutenant Bailli de Escobecques.

Isabelle Duquesnoy est baptisée à Noeux le 15 juin 1776, son parrain est Hippolyte Berthélémi, baron de Vitry, seigneur de Noeux, sa marraine est Isabelle Charlotte de Vitry. Est aussi présent à son baptême le chevalier Ferdinand Louis de Vitry, frère de la marraine.

Le baron de Vitry est le propriétaire, à Noeux, de l’importante cense que lui louent et exploitent les Duquesnoy, depuis plusieurs générations.

Jean Baptiste Duquesnoy est un des notables de sa paroisse, il est Lieutenant Bailli de Noeux et le restera jusqu’à la Révolution. Sous l’Empire il sera maire de la commune. En 1790, le baron ayant émigré, ses biens sont confisqués et mis en vente, Jean Baptiste Duquesnoy achète le manoir et les terres. A son retour d’exil, Valentine, la fille du baron, devenue baronne de Berthould, se présente aux Duquesnoy pour réclamer les valeurs et les bijoux que son père leur avait confiés en partant en exil… La rumeur publique dit que Jean Baptiste Duquesnoy refusa de la rencontrer, niant avoir reçu quoi que ce soit de son père… Une rumeur encore plus méchante dit qu’il aurait acheté la cense et le manoir grâce aux valeurs et aux bijoux qu’il se serait accaparé A la Restauration, il fut attribué à Valentine de Berthould une indemnité de 98.295 francs, soit 18 fois le montant de la vente de leurs biens en 1790… (11 faut savoir que

beaucoup de nobles n’ont pas été indemnisés en totalité)

D’où que vienne leur fortune, les Duquesnoy sont riches… Jean Lambert-Dansette dit qu’un des frères d’Isabelle est taxé pour l’année 1833 pour 9.000 francs de revenus.

Hubert vient remplacer son frère, Louis, lorsqu’il prend son indépendance en 1802, pour seconder leur père.

Après le décès de ce dernier en 1809, il reprend seul le domaine de Molimont et les moulins, qu’il ne met plus en location, il en assure, lui-même, l’exploitation.

En 1813, son épouse, Isabelle Dansette-Duquesnoy, est marraine de la grosse cloche de l’église de la paroisse d’Houplines. Il est intéressant de savoir qu’en 1815, I kilo de pain vaut 0,15 franc, I dinde de 2,5 kilos vaut 2,50 francs, I mouton vaut 4,50 francs, un « fauteuil d’orchestre » à l’Opéra vaut aussi 4,50 francs, un cigare coûte 0, 10 francs et qu’un ouvrier tisseur gagne 9 francs par semaine.

En 1817, les époux Dansette-Duquesnoy achètent, sur les biens de leur communauté, à Halluin, un moulin à vent à moudre le blé, avec maison et dépendances, plus 17 ares de terres à labour, pour le prix de 7.764 francs. En 1844, ses fils loueront ce moulin à un certain Baptiste Vligtse par bail passé le 20 juin 1844 devant maître Castrique (A.D.N., 3 Q 18-7).

A leur décès en 1841, les époux Dansette-Duquesnoy sont domiciliés rue du Bourg à Houplines. Officiellement, pour l’Enregistrement (service des impôts) leurs meubles sont estimés 10.077 francs et les immeubles, 6 maisons, un bâtiment à usage de magasin, un cabaret à Houplines et sept maisons à Frelinghien, eux, sont estimés 9.535 francs soit un total de 19.612 francs (A.D.N., 3, 15-21).

Beaucoup de leurs biens semblent avoir échappé à l’Enregistrement, notamment des biens hérités des Dansette, des biens hérités des Duquesnoy et même le moulin d’Halluin acheté en 1817, biens que leurs

fils mettront encore en location en 1844.

Hubert Dansette et Isabelle Duquesnoy ont eu 4 enfants

  1. Hubert Joseph qui suit en 16 (Dansette-LebIon).
  1. Alexandre Louis Joseph, est né le 2 mai 1805 à Memn (Halluin-Noorst est devenu Menin en 1795), il décède le 5 août 1873 à Houplines. Il épouse à Sailly-lez-Lannoy, le 15 avril 1833, Henriette Delobel, née en 1810 à Sailly, décédée à Houplines le 30 juin 1866, son père, Pierre Delobel (1766-1838) est le propriétaire de la très ancienne cense de Meurchin, ferme qui existe toujours à Sailly-les-Lannoy, elle appartient toujours à des descendants, par les femmes, des Delobel. Hubert parti faire ses études de médecine à Paris, c’est lui qui reprend l’exploitation des moulins et du domaine de Molimont. Il crée une sucrerie qui deviendra importante. Sur les déclarations des naissances de ses enfants il est qualifié fermier puis meunier puis de meunier et fabricant.

D’après Philippe d’Heilly, les Dansette-Delobel ont 3 enfants, -Alexandre Henri Joseph, né le 17 mars 1834 et décédé en 1900, -Elisa, née le 29 janvier 1836, et Charles François, né le 16 février 1838, et décédé en 1895 à Corbigny.

Le 5 août 1873, Alexandre Henri Joseph et Charles François déclarent à la mairie d’Houplines le décès de leur père Alexandre Louis Joseph, propriétaire, demeurant rue des Moulins.

Charles François (1838-1875) fut Capitaine dans la Garde Nationale en 1870, il avait reçu 50.000 francs en dot en 1856 et reprend une affaire « d’indiennage » (teinture de tissus) achetée, pour lui, par son père, Elisa et Charles François ont reçu respectivement 200.000 et 300.000 francs, cette somme est à multiplier par 20 pour avoir une notion de sa valeur actuelle en nouveaux francs (chiffres donnés par Jean Lambert-Dansette). D’après André Dansette « de Monaco », né en 1903 à Houplines, homonyme de mon grand-père, qui vivait encore en 1985 au ‘Riviera Palace Beausoleil » à Monaco et que mes parents rencontraient lors de leurs séjours dans le midi, les Dansette-DeIobeI eurent cinq enfants, un troisième fils (son arrière-grand-père):

Louis Xavier, né le 19 décembre 1842 à Houplines et décédé le 31 décembre 1904 à Houplines et une autre fille, Reine qui aurait épousé un Monsieur Delécaille, Philippe d’Heilly ne les mentionne pas. Cet André Dansette nous apprend que c’est Louis Xavier qui succéda à son père, Alexandre Louis Joseph, et qui reprend l’exploitation des moulins de Molimont, mais après le décès de ce dernier, ses frères et ses sœurs lui disputent l’héritage des moulins et de la sucrerie, estimant qu’il avait été par trop favorisé. Cette dispute entraîne une profonde brouille familiale. Cet André Dansette annonce à notre père, dans un courrier du 8 juin 1985, l’envoi de la copie de l’acte de décès, daté du 5 août 1873, d’Alexandre Louis Dansette, prouvant cette filiation, nous n’avons pas retrouvé l’acte dans les papiers de notre père. Anne-Marie Orange, de Genève, petite-fille de Charles François, a dit à son cousin, André Dansette que la brouille a été créée par l’aîné, Alexandre Henri Joseph, qui estimait que les moulins et la sucrerie avaient été sous-évalués. On peut néanmoins se poser la question de savoir si ce n’est pas plutôt, tout simplement, le grand-père d’Anne Marie Orange-Dansette qui causa cette brouille. En effet, il faut savoir que Charles François avait une affaire d’indiennage créée, pour lui, par son père, qu’il n’a pas su la gérer, qu’il a dû la fermer et perdit sa fortune… Sa situation financière ne serait-elles pas le mobile de la remise en question de la succession de son père qui engendra la brouille de famille. Il en résulta des expertises et un procès qui dura vingt ans. Le tribunal mit en évidence et statua que le moulin et le bief sur la Lys avaient été construits sans aucune trace d’autorisation administrative, ils furent déboutés, perdirent leur procès, chacun s’y était ruiné et particulièrement Lotus Xavier. Louis Xavier réussit pourtant à remonter, à Houplines Route, après 1900, un moulin à cylindres (l’industrialisation avait tué les moulins à meules). Cette affaire ne marche pas et Alexandre Dansette (1874-1921) hérite en 1904, de son père, Louis Xavier, d’une affaire presque impossible à gérer. Le moulin produisait 100 sacs par jours alors que Catry à Marcq en Baroeul en produisait 400 et Deprez à Marquette, 900. En 1910 le Moulin d’Houplines est fermé définitivement et tout est vendu. Cet André Dansette, né en 1903, fils de Alexandre, petit-fils de Louis Xavier, arrière-petit-fils de Alexandre Louis Joseph Dansette-DelobeI, partit aux Etats- Unis où il réussit à faire fortune et revint en France prendre une retraite aisée à Monaco. Il a un frère aîné Alex, né en 1901 et décédé en 1927 et un autre frère, Jean né en 1908, habitant à Cagnes-sur-mer. II porte un jugement très dur sur la génération de ses grands-parents, Alexandre Henri Joseph, Charles François et Louis Xavier, en effet il a écrit à notre père: « Je crois plus simplement que ces trois garçons étaient des gosses de riche qui n’avaient pas appris à lutter ». Ces précisions apportées par André Dansette de Monaco sont très précieuses car elles permettent de connaître précisément la descendance d’Alexandre Louis Joseph Dansette-Delobel ainsi que la suite et la triste fin de l’histoire des Moulins de Molimont.

  1. Cyr Louis, troisième enfant de Hubert Dansette-Duquesnoy, est né vers 1808 à Menin, il est notaire à Saint Amand où il décède, célibataire, le 30 avril 1842 à l’âge de 34 ans.
  1. Lucie est la dernière enfant, en 1857 elle habite Beuvry ou elle vit célibataire. Le 15 mai 1857, elle achète des terrains sur Frelinghien. Elle décède peu après puisque ses frères héritent d’elle en mars 1859, chacun reçoit, entre autre, deux ensemble de maisons à Frelinghien.

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